Les peuples autochtones du Cameroun surveillent la mise en œuvre de l'UNDRIP

Le Navigateur Autochtone va montrer et partager au monde le niveau de mise en œuvre de l'UNDRIP au Cameroun, et nous sommes fiers de faire partie de ce projet. Au Cameroun, nous, peuples autochtones des forêts, voulons être parmi les premiers à changer la couleur de notre pays, à trouver notre chemin vers un développement durable et inclusif

Plus de 25 représentants autochtones Baka et Bagyeli ont reçu une formation sur un outil de suivi de la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) dans les communautés autochtones du Cameroun, sous la direction du partenaire mondial Forest Peoples Programme (FPP). Environ 0,4% de la population totale du Cameroun sont des chasseurs-cueilleurs connus sous le nom de Bagyeli ou Bakola, qui sont estimés à quelque 4 000 personnes, les Baka, estimés à environ 40 000.

Comment les communautés autochtones expérimentent-elles leurs droits?

L'atelier de formation faisait partie du projet Indigenous Navigator, qui comprend également une série de micro-projets communautaires contribuant aux objectifs de développement durable (ODD). L'accent était mis sur un questionnaire, qui mesure la manière dont les communautés expérimentent leurs droits, et alimente les données nationales et mondiales et le plaidoyer sur la mise en œuvre de l'UNDRIP.

L'atelier de formation a suivi les priorités identifiées lors de l'événement de lancement du Navigateur autochtone en septembre 2017, qui a également vu le lancement d'une  Déclaration des droits fonciers par Gbabandi  (la première plateforme d'associations de peuples autochtones forestiers au Cameroun). Le questionnaire communautaire fournira des preuves sur la situation générale des communautés Baka et Bagyeli, en mettant l'accent sur les trois priorités de plaidoyer de Gbabandi pour 2018: les droits fonciers, l'éducation et la citoyenneté.

Parmi les associations camerounaises participant à ce projet figurent: Association Okani, Bouma Bo Kpodé, ARBO, ADEBAKA, ASBAK, ABAGUENI et ABAWONI. La collecte de données, qui sera effectuée en février 2018, impliquera 30 communautés dans les régions boisées du sud et de l'est du Cameroun.

«Ce questionnaire affecte nos communautés. C'est maintenant à nous, les facilitateurs, de faire le travail de terrain et d'expliquer le projet à nos communautés. J'espère que le rapport que nous faisons à partir des résultats sera lu au-delà du Cameroun, afin que nous puissions partager la situation des Baka et Bagyelis avec tout le monde », Catherine Ndo'o Ndongo, facilitatrice de l'Association autochtone ADEBAKA.

Le questionnaire permettra aux communautés autochtones participantes d'informer directement les institutions locales et nationales sur les questions liées aux thèmes de plaidoyer ciblés de Gbabandi, afin de s'assurer que les Baka et les Bagyeli ne sont pas laissés pour compte.

Parmi les participants à l'atelier de formation figurait Gervais Nzoa, membre expert de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones. M. Nzoa a déclaré:

«Je pense que ce projet est très important et j'aimerais continuer à m'impliquer dans cette initiative. Le Cameroun a été l'un des États qui ont voté en faveur de la DNUDPA. La collecte d'informations sur la situation des peuples autochtones au Cameroun m'aidera dans mon travail à faire progresser le plaidoyer au niveau de l'État pour garantir la mise en œuvre de la DNUDPA. Les droits fonciers, le droit à l'éducation et la citoyenneté - les trois domaines prioritaires identifiés par la plate-forme Gbabandi - sont inscrits dans l'UNDRIP et sont les droits fondamentaux des peuples autochtones ».